Cerf-volant de combat : l’auto-tamponneuse du ciel

Difficile d’imaginer qu’un objet aussi gracieux et coloré que le cerf-volant puisse être un sport de combat. Pourtant, en Asie, dans le pays où il est né, ce sont des milliers de cerfs-volants qui s’affrontent lors des compétitions ! Néanmoins, aucune violence dans ce sport qui est d’abord un art ancestral et repose essentiellement sur le calme, la réflexion et la patience indispensables à la bonne manipulation des appareils.

Aujourd’hui, des festivals sont organisés un peu partout dans le monde et ces jours de fêtes sont l’occasion d’assister à des combats épiques de cerfs-volants en tout genre. 

Les cerfs-volants à travers le monde

Son développement sur les autres continents a entraîné la diversification et la fabrication de plusieurs types de cerfs-volants ainsi que des méthodes d’affrontement. En effet, le voile par exemple peut être conçu dans du papier, ou du plastique tandis que la baguette elle, peut être fabriquée à partir de bambou, de fibre de carbone, ou encore en fibre de verre.  

Au Japon, les combats s’effectuent avec des Rokkakus (appareils hexagonaux), tandis qu’en Indonésie, les cerfs-volants peuvent avoir des formes diverses, mais possèdent tous un fil coupant, nommé manjha. Néanmoins, le but est toujours identique : s’approprier le ciel en mettant l’appareil de l’adversaire hors d’usage. 

Comment le pilote doit-il diriger son cerf-volant?

Tous les cerfs-volants sont monofils (dirigés par un seul fil, donc), légers, plats et dotés d’une baguette transversale souple, capable de plier en fonction des tensions causées par le vent sur le fil. Ces appareils sont particulièrement instables, sauf quand ils possèdent une queue. Le pilote doit donc faire preuve d’une grande technique pour diriger son cerf-volant.

Pour stabiliser celui-ci, il tire sur le fil, pliant ainsi en arrière la baguette et permettant à la voilure de prendre du dièdre (position en V). À partir de là, le pilote peut diriger l’appareil dans la direction pointée par son nez. Mais dès qu’il relâche le fil, cela supprime le dièdre : le cerf-volant redevient alors plat et instable, et pivote d’un côté à l’autre. Le pilote doit donc attendre que l’appareil pointe dans la direction souhaitée pour le faire voler dans ce sens en tirant d’un coup sec sur le fil.

Les combats s’organisent en tournois de plusieurs manches de 20 minutes maximum, au cours desquelles les cerfs-volants s’affrontent en duel. Pour éliminer son adversaire, le pilote peut précipiter son appareil vers le sol en le déstabilisant, ou croiser son fil avec celui de l’adversaire et le couper en tirant énergiquement plusieurs fois en plein vol

Devenir le maître du ciel n’est donc pas facile, mais le combat est toujours amusant et stimulant ! Ces compétitions s’adressent à toutes les tranches d’âge, aux adultes comme aux petits enfants.

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Par : Servane Heudiard